CNMC : Les auditions de la loi 21 ne sont qu’une satire politique

Les audiences pourraient donner l’illusion d’une démonstration d’une démocratie participative, mais les groupes religieux qui seront affectés par la Loi 21 n’en sont pas dupes.

(Montréal, le 7 mai 2019) Aujourd’hui, tandis que se préparent les premières audiences publiques au Québec autour de la loi 21, la division québécoise du National Council of Canadian Muslims (NCCM), le Conseil National Musulman Canadien (CNMC), a participé à une conférence de presse plus tôt ce matin aux côtés de nombreuses organisations venues représenter les minorités religieuses. Ces groupes se sont réunis pour condamner d’une même voix le manque de consultation du gouvernement provincial auprès des communautés religieuses les plus sévèrement visés par le projet de loi 21, qui sème la controverse de plus en plus dans la province.

« Le gouvernement de la CAQ a l’intention de faire adopter une loi qui brime les droits et libertés des minorités religieuses, et ce sans jamais nous entendre, » déplore Bochra Manai, la porte parole du CNMC.

La Coalition Inclusion Québec, qui milite activement contre le projet de loi, figure parmi les seules organisations en opposition avec le projet qui ont été invitées aux auditions. Le manque flagrant de représentativité de groupes religieux à ces auditions illustre bien une mise en scène politique destinée à donner l’illusion d’une démocratie au Québec.

« Le premier ministre François Legault a la volonté de consolider son projet de loi par le recours à la clause nonobstant afin d’entraver la démocratie et faire taire les minorités religieuses. », dit Mustafa Farooq, le directeur exécutif du NCCM. « Ceci devrait enclencher un signal d’alarme pour tous les citoyens de notre grand pays qui tiennent à la démocratie et au traitement égalitaire des minorités ».

« Ne vous méprenez pas : si ce projet de loi est adopté, les citoyens québécois issus de groupes religieux musulmans, Juifs, et Sikh deviendront des citoyens de seconde zone. Ils devront considérer des parcours professionnels différents que tous les autres québécois. Dans cette province devenue inclusive et progressiste grâce aux efforts des québécois, ce genre de discrimination n’a aucunement sa place », dit Manai.

Rappelons que la loi 21 interdira à ceux qui portent des signes ostentatoires religieux tels le hijab, la kippa, et le turban dans l’exercice de leur foi, d’occuper de nombreux postes dans le secteur public, tant qu’ils les porteront pendant leurs heures de travail. Les professeurs, les officiers de police, et les juges seront notamment soumis à cette loi.

Les représentants du NCCM sont disponibles dès aujourd’hui pour commenter les audiences, et ce pendant toute leur durée.

Le NCCM est une organisation indépendante, non-partisane, et à but non-lucratif, qui représente l’engagement civique des musulmans dans la société, et qui œuvre pour la protection les droits de la personne.